(Pont) Marie à tout prix !
Par Gollum | Le 11/08/2010Début Juillet 2010
Après quelques mois à Perpignan, me voici de retour à Paris... et donc une semaine plus tard en bord de Seine, histoire de voir si je n'ai pas trop perdu la main !
L'objectif est toujours le même : je veux du silure ! Pas très original, mais, continuant à perfectionner ma technique, je sais que je n'ai pas encore atteint les limites... et je veux donc voir jusqu'où il est possible d'aller.
Je vais alterner ma pêche avec 2 lignes différentes :
- Une ligne au flotteur, très légère, pour pêcher à passer
- Une ligne à caler, à mi-chemin entre le quiver-tip et la méthode carpiste
Voici une petite revue du matériel :
- La canne : une Milo Gerardix 1750, dont j'ai enlevé scion et porte-scion pour pouvoir passer l'élastique.
- Le corps de ligne : selon la ligne, de la tresse de 50 livres ou du nylon de 50/100. La tresse est pour le montage au flotteur (plus souple). Le nylon pour les montages à caler.
- Le bas de ligne : de la tresse de 40 livres.
- L'hameçon : pour la ligne avec flotteur : un numéro 1. Pour la ligne à caler : un numéro 3/0.
- L'élastique : l'un des éléments les plus importants... Ici, il s'agit d'un élastique composé de 4 élastiques tressés de 2,5 mm, monté sur 3 brins.
1er soir
Dès l'arrivée au bord de l'eau, je commence à lancer une poignée de graines et quelques frolics toutes les 1 à 2min. Le but est double :
- Les graines excitent les gardons et brèmes et ceux-ci, à cause de la présence de silures, viennent sur le poste à toute vitesse pour attraper quelques graines et repartir ensuite à toute nageoires. Ca réveille même le silure le plus apathique.
- Les frolics fixent les silures sur le poste, et les incite à se nourrir sur le fond plutôt qu'à chasser le tout-venant.
Comme souvent, je commence la pêche avec ma ligne légère, pour voir si les poissons sont sur le poste, et s'ils bougent beaucoup. Vu la taille des silures, dès qu'ils sont là, je finis très vite par voir des fausses touches sur le flotteur quand les poissons frôlent le fil.
Il faut évidemment éviter de ferrer trop vite, car un silure harponné ... c'est un silure perdu et une ligne cassée !
Après quelques coulées sans touches, je ferre un poisson... qui se décroche presque aussitôt.
Un début de pêche prometteur. Mais, malgré des poissons visiblement sur le poste et une autre touche ratée, je ne pique pas un poisson.
Je passe à mon autre ligne, avec une grosse bouchée de 3 frolics, allégés par un peu de mousse pour faire flotter l'ensemble au dessus du fond, et un bon bouquet de frolic sur fil soluble... Miam !
La plombée est au plus simple : un caillou ramassé sur la berge et mis sur un cassant.
Je dépose la ligne sur le poste avec précaution, comme si je voulais sonder... puis je bloque tout, fil tendu, dès que la ligne est au fond. Tout comme au flotteur, il faut éviter de ferrer à la moindre touche, sinon gare aux harponnages !
5 min à peine après avoir déposé la ligne, je sens un gratouilli insistant dans les doigts...signe qu'un silure est en train de grignoter tranquillement les frolics, un à un. Hop ferrage !... et il y est !
Le poisson part lentement mais inévitablement vers l'aval... c'est du lourd, du très lourd ! Impossible à arrêter ! Je me lève et commence à suivre le poisson avec la canne... Le bras de levier avec une canne si longue devient trop élevé, je suis obligé de retirer un morceau.
A force de tirer dessus comme un fou, le poisson a tout de même fini par s'arrêter : maintenant il se colle au fond et essaye de partir sous la berge (creuse à cet endroit). Il faut très vite réagir et mettre le scion au raz de l'eau, voir même une partie de la canne dans l'eau, pour éviter que le fil frotte sur le béton !
Le combat devient petit à petit une épreuve d'endurance, le silure jouant tout sur son poids.
Quelques amis étant venus me voir ce soir, je leur prête la canne : je sens qu'ils meurent d'envie de sentir la pression de la bête...
Après une 30aine de minutes de combat, le poisson commence à "dégazer", je vois de gros paquets de bulles qui remontent en surface ! C'est assez impressionnant...
Tout au combat, je ne réalise que trop tard mon erreur : l'angle entre la canne et le fil diminue dangereusement... Et d'un seul coup... crraaaacccc !! Le brin numéro 6 vient de casser... Je continue au kit, en faisant bien attention cette fois !
Une 10aine de minutes après, le voilà qui arrive en surface et.... WOW, il est ENORME !!
Nous estimons sa taille à environ 1m90, peut-être un chouïa plus !!
J'essaye de rester concentré, de ne pas me laisser envahir par l'euphorie, pas tout de suite ! C'est un coup à faire une bêtise ça !
Et là, tout d'un coup, on se rend compte que... jamais ce poisson ne rentrera dans l'épuisette... On insiste durant de (très) longues minutes, l'un avec une épuisette carpiste (trop courte), l'autre avec mon épuisette spécial berge en surplomb (trop étroite), et moi qui essaye de diriger le poisson vers l'une ou l'autre de ces épuisettes...
Pour vous donner un ordre d'idée de la taille du poisson, mon épuisette est montée sur une roue de VTT, taille standard, donc 26 pouces. Soit un peu plus de 66cm. La tête du poisson était presque aussi large que la roue...
Rien à faire, ça ne marche pas. Mais hors de question de s'arrêter là !!!
Il faut se rendre à l'évidence, je vais devoir amener le poisson dans le virage en amont, là où la berge est plus proche de l'eau. Soit environ 300 mètres.
Le "voyage" du poisson commence plutôt bien, il me suit sans faire trop de difficulté. Mais malheureusement, ce qui devait arriver arriva : il se glissa sous la berge une fois de trop. Le nylon de 50/100, fragilisé par le combat, a frotté contre le béton et... clac.
Adieu poisson...
Nous sommes partagés entre l'euphorie d'avoir "presque" attrapé un poisson record et très déçus et frustrés, évidemment, d'avoir cassé si près du but...
Je range le matériel, la mort dans l'âme...
Voici une vidéo du combat. La qualité n'est des images n'est pas (encore) au top... dur dur, la nuit, on fait ce qu'on peut !
2ème soir
Un ami m'a prêté une canne Maver Invincible. "Tu me diras ce que ça vaut sur les silures, je suis curieux !"
1er constat, la canne semble bien plus rigide que la gerardix 1750. Bon. On verra bien.
Pour compléter la panoplie, j'ai emprunté à Simon son épuisette de 4 mètres "made in Italy", 100% très lourd, 100% fibre de verre et 100% ultra-costaud ! Au bout, un filet de carpiste renforcé avec une corde de nylon. Même si ça
En tout cas, même technique que la veille, on ne change pas ce qui marche !
Je commence directement avec la ligne à caler. Et presque directement... touche, ferrage, et gros départ !
Rien à voir avec la veille, cette fois, le combat est très, très dynamique ! Le poisson m'en fait voir de toutes les couleurs.
Il part à toute vitesse, change de direction, donne des coups de tête de folie, repart sous la berge, remonte le courant, repart au large...
La vache ! Je suis à bout de souffle à peine quelques minutes après le début du combat !
Puis, comme la veille, un bruit que je n'aime pas du tout entendre.... "Crrrraaaacc !!".
Un morceau de canne en moins.... La (grosse) différence, c'est qu'elle a cassé presque toute seule, ce n'est pas dû à une erreur de combat ! Clairement, la canne n'est pas fait pour ça...
Là encore, je continue donc le combat avec un bout de kit, mais cette fois, ça a cassé au dessus du kit... je suis donc obligé de faire très attention à ce que le carbone ne coupe pas l'élastique !
Après un temps indéterminé de combat ( 30, 40, 50 min ?... difficile à estimer quand on a oublié de regarder l'heure...), le poisson arrive en surface...
Et incroyable, il est presque aussi long que celui de la veille !! Moins large apparemment, mais tout de même un bon 1m80 à vue d'oeil.... je n'en crois pas mes yeux...
2 jours de suite, 2 poissons record au coup !
Mais comme on dit, bis repetita... alors que le poisson était fatigué et avait littéralement la tête DANS l'épuisette, que je tirais comme un forcené pour le faire rentrer dedans... clac, plus de tension.... et le poisson qui glisse doucement en dehors du filet...
Le fil avait probablement frotté 2 ou 3 fois sur le rebord en béton... encore lui.
Grrr et re-grrr !! Envie de casser les brins restants de la canne, juste pour me défouler !
3ème et 4ème jour
Pour quelques jours, Simon m'a prêté sa Milo Marginale. 3ème jour, 3ème canne
Mais trop c'est trop, les silures sont partis cette fois. Je prendrais bien une belle commune de 7 ou 8 kg, mais elle me parait bien minuscule par rapport à la veille...
Et je ne parle même pas des brèmes.
Il est temps de partir en vacances, pour oublier tout ça !
......
Retour de vacances : une (petite) revanche
En pleine forme, et la motivation au top !
Entre temps, je me suis racheté une gerardix 1750... elle pourra me servir également pour avoir d'autres morceaux de rechanges du coup !
Pour info, le pont Marie ressemble actuellement à ça :
Paris-plage...
Je vais essayer un poste proche de mon boulot, à Suresnes. A force de passer à coté du barrage tous les jours, j'ai craqué...quelques kilos de graines et frolic tous les soirs, et le 1er week-end qui vient, hop, c'est parti !
Le poste fait un peu plus de 4 mètres de fond, et le courant est assez variable : entre presque nul et assez fort, selon l'écluse.
Je commence avec une petite ligne à gardon, pour essayer de faire des vifs, en agrainant maïs, blé et chénevis.
1ère coulée, un gardon de 400gr.
2ème coulé, idem.
3ème coulée, idem...
Le rythme va diminuer un peu par la suite, notamment à cause de passages répétés de péniches lourdement chargées... Mais au final, j'ai tout de même une 15aine de poisson, dont le plus gros approche des 800 gr !
Avant de passer au vif, je pêche une petite demi-heure au frolic, histoire de voir s'il n'y a pas une carpe qui traîne dans le coin... mais non. Pas une touche.
Je monte donc ma ligne au vif, choisis un beau gardon, et l'accroche avec simple 7/0 dans le nez et un triple 4/0 au dessus du dos.
Le montage est un pater-noster "classique", avec le plomb sur cassant, la longueur du cassant étant réglé de manière à faire évoluer le vif 1mètre sous la surface.
Au bout d'une demi-heure, le gardon s'agite et essaye de partir au large, soulevant même le plomb de 200 gr ! Si ça ce n'est pas un silure qui s'approche....
30sec après, une attaque !!.... et décroché aussitôt, zut.
Les écailles du gardon sont un peu rapées, mais il est encore en vie. Je ne le change pas.
Et une 10aine de minutes après, le poisson s'affole de nouveau, tire la plombée.... puis d'un seul coup, plus rien qui bouge. Réflexe ou instinct ?... je ferre... il est au bout !!
Après un très court combat, me voici de nouveau d'aplomb : il est "in the puisette", ouf !
Loin des monstres précédents, certes, mais un petit 88cm bien joli et très vigoureux !
Il repartira bien vite à l'eau sans demander son reste !