Chats, chiens et saucisson
Par Gollum | Le 28/06/2012Juin 2012
Et voilà, enfin en vacances !!
Je suis avec mon amie dans un magnifique gite dans le Lot-et-Garonne, avec étang tout proche... miam !
D'après le proprio, les poissons présents sont en majorité des gardons, des sandres, des black-bass et des carpes. Quelques amours blancs seraient également dans l'étang. Et un petit détail : les plus grosses carpes dépasseraient les 20 kilos...
Voici un petit aperçu de ce coin de paradis.
Je commence doucement le 1er jour, avec une pêche ultra-classique : grande-canne à 11mètres, petite amorce pour étang, quelques pinkies. Il y a environ 3m50 de fond à distance de canne.
Je vous passe les détails pas bien glorieux de cette 1ère pêche : à peine quelques chats et gardons de sortis.
En attendant, on a de la companie qui arrive... !
Voici Vandale. Comme vous le voyez, il est totalement martyrisé.
Et Griotte. Le 1er chien que je vois qui mange des poissons-chats....
2ème étape : pêche à la graine près d'un arbre noyé.
Comme souvent pendant les vacances, j'aime bien amorcer un poste sur plusieurs jours, en général à base de chénevis, blé, maïs et autres graines du même genre.
En plus du mélange standart, j'ai ajouté cette fois des pois chiches et des noix-tigrés... bien fermentés et très sucrées !
Après 3 jours d'amorçage, je commence à pêcher. J'ai prévu 2 cannes :
- Pour les gardons et autres poissons blancs : une gerardix 2007 avec élastique 1,2mm et bas de ligne en 10/100. Hameçon 18.
- Pour les carpes : une gerardix 1750, avec élastique creux 3.8mm. Le bas de ligne est en 22, hameçon de 12.
L'ensemble est donc relativement classique, mais ne sachant pas à quoi m'attendre, je prévois un peu de tout.
Je commence avec la ligne fine... et à peine posé, c'est parti !
Durant toute la matinée, je vais faire un festival de gardons, rotengle et poissons-chats. Parfois, quelques jolis carassins de 500 grammes à 1 kilos se glissent au milieu de tout ça. Pour faire joli on va dire.
En fin de pêche, 2 carpeaux de 1,5 kilos viennent tout de même se piquer sur ma ligne... en 10 centièmes, ça donne un joli combat !
Au final, une bourriche finalement pas vilaine, de 20 kilos exactement.
Je suis un peu étonné de ne pas avoir piqué plus de carpes, d'autant plus qu'on peut les voir sauter un peu partout sur l'étang. En revanche, celles que j'ai vu ne me semblent pas bien grosses...
Et après une autre pêche du même genre ...
... je commence à m'interroger : mais où sont les belles carpes tant attendues !?
Certes, je ne cherche pas "que" ça. Des grosses pêches de gardons et rotengles me conviennent très bien. Mais prendre des carpeaux, à peine sorti du berceau, alors que l'on nous a vanté des poids lourds ... c'est un peu vexant !
Soit le proprio m'a vendu un mirage, soit les poissons se moquent de moi.
Et bizarrement, je penche vers cette 2ème solution...
Pour en avoir le coeur net, je décide tenter une bonne grosse pêche "où il faut tirer" !
Je sors la gerardix 1750 et je tends bien l'élastique creux de 3.8mm. Seul 3 mètres d'élastiques peuvent sortir au maximum.
La ligne est en 30 centièmes, hameçon 8. Il faut ce qu'il faut !
Amorçage à la coupelle uniquement, à 50 centimètres de l'arbre noyé. Et je profite du coup à fond d'avoir 2 cannes : la 1750 est posé sur les supports et pêche, et j'amorce directement sur le flotteur avec la 2007.
Niveau appâts, en plus de monb mélange de graines, j'ai prévu 3 pâtes différentes : 2 pâtes sonubaits (tiger paste et fiber paste) et une.. dont je ne me souviens plus du nom, qui est sensé être à l'ananas. Et qui ne tient absolument pas à l'hameçon, donc inutile.
Je ne connaissais pas la fiber paste, mais c'est une bonne découverte : ça tient TRES bien à l'hameçon, et c'est quand même assez tendre et se dissout bien dans l'eau.
Même pas besoin de faire de boulette autour de l'hameçon : on prendre un bout de pâte, on pique l'hameçon dedans comme si c'était du pain, et c'est fini.
Pas besoin de coupelle pour l'amener sur le poste, ça tient même en cas de (petit) ferrage raté. Et cela reste très efficace. A vrai dire, je pense même l'utiliser sur les silures cette été, en Seine... !
Toujours est-il que, pendant plus de 3h, je sors... des gardons et des rotengles à la chaine ! Ces poissons sont fous... Même avec un seul petit maïs sur le gros numéro 8 ne leur fait pas peur : même à la descente, j'ai des touches de folie.
Et puis enfin, après 3h30 de petits poissons, sur une petite touche... ziiiiiimmmmmmm, l'élastique qui sort ! A peine le temps de dire ouf, que le poisson prend le large à grande vitesse... et explose le bas de ligne comme si de rien n'était.
Ah ...?? J'ai pas tout compris là !
Nouveau bas de ligne 30/100 (car je n'ai pas plus gros, malheureusement... ). Cette fois, je mets une noix tigré, pour essayer de sélectionner un peu plus.
Et je ferre immédiatement un rotengle d'une centaine de grammes... incroyable.
Et 30 minutes après, rebelotte, l'élastique qui sort, le poisson qui fonce vers les branches. J'essaye de contrer.... et le poisson finit par tourner et par au large.
Et encore une fois, il devient inarrêtable et explose tout.
Bon. Là, on ne va plus être copain.
3ème essai en 30/100, 3ème touche, et cette fois, après quelques minutes de combat, j'amène enfin à l'épuisette une commune de 7 ou 8 kg environ.
C'est quand même pas "ça" qui m'a occasionné ces casses ?!
Au final, une bourriche quand même pas si mal de 25 kilos de gardons, rotengles et gros chats. Et la carpe donc.
Et après l'effort, le réconfort... !
Miam.
Etant sur place, je vais tenter de nuit pendant quelques heures, pour voir si ces dames sont plus réceptives.
Une p'tite loupiotte scotché à l'antenne et c'est parti !
Finalement, j'abandonnerai la pêche de nuit assez vite : seul les poissons-chats semblent être actifs.
Après plusieurs autres tentatives pour prendre une belle carpe ou amour blanc, j'abandonne : les gros poissons ne semblent pas assez nombreux et/ou pas assez actifs en ce moment.
Et les gardons sont tellement mordeurs qu'il serait dommage de ne pas en profiter !
Quoiqu'il en soit, je décide de faire une petite pause sur cette pêche, pour profiter de l'étang au maximum : un canoë est mis à notre disposition, et j'ai vu de très nombreux black-bass se faire dorer au soleil...
Un petit tour au magasin de pêche du coin, et hop, une canne ultra-léger premier prix, un sachet de petit leurres souples et un spinner-bait achetés !
Je n'ai encore jamais essayé cette technique, donc on verra bien ce que ça donne
Je commence par faire un petit tour de l'étang avec mon appareil photo. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a un nombre de bons postes potentiels qui est tout simplement hallucinant ! Des saules pleureurs, des branches tombantes, des arbres noyés, des buissons surplombants, des îles... on a envie de tout tester !
En plus, les petites carpes ne semblent pas le moins du monde effrayé par le canoë et continuent donc à sauter à 5 mètres de moi, ou moins parfois...
Allez, la canne est préparée en vitesse : moulinet à l'anglaise, fil pour l'anglaise de 17/100 (ça devrait faire l'affaire), et bas de ligne en 14.
Pour les leurres souples, j'ai mis un hameçon simple N° 6 et un petit plomb de 1 gramme, que je remplacerai ensuite par un 0.30gr, pour pouvoir animer quasiment en "surplace", sans trop couler.
Je commence à lancer en pleine eau, pour voir comment marche l'ensemble. Y a pas à dire, ça lance super bien ! Je suis un peu déçu du spinner-bait, qui me semble un peu trop gros et trop lourd.
Mais un petit leurre souple, même avec 0.30 grammes de plombs, peut être lancé à une douzaine de mètres facilement. J'adore !
Je commence ma prospection à coté d'une île, en lançant sous les branches.
1er lancé, et hop ... dans les branches direct !
Je vais décrocher le tout (vive le canoë) et je recommence un peu plus loin... et un peu plus "moelleux" sur les lancers !
Après quelques branches noyés prospectées, je finis par ferrer un rotengle sous un saule pleureur.
Puis un 2ème quelques minutes après.
Et enfin, cachés sous des petits buissons, je ferre enfin mes premiers black-bass. Pas bien gros, certes (20 / 25 centimètres), mais quel plaisir sur un matériel fin ! Ca saute partout ces bestioles !
Le lendemain, au moment de reprendre le canoë, je crois distinguer une masse sombre, bien cachée en dessous...
Je lance le leurre souple, anime un peu et ... je vois deux jolis blacks qui sortent de sous le canoë et qui se ruent sur le leurre ! Mais le 2 ratent le leurre.... Les poissons retournent se planquer sous le canoë. Je relance fébrilement, anime doucement... et paf, piqué ! Un joli saut hors de l'eau, et le poisson se décroche aussi sec. Zut....
Je relance, et ... le 2ème black-bass ressort et attaque le leurre immédiatement. Ferrage...dans le vide, le poisson a laché....Je retenterai ensuite, en vain. Les poissons sont partis... déception !
Un peu plus tard dans la journée, je vois (merci les lunettes polarisantes) qu'un black-bass est revenu sous le canoë.
Je vais chercher l'ultra-léger, et lance délicatement le leurre au ras du bateau. Et je vois distinctement le black se retourner, apercevoir le leurre souple et fuir à toutes nageoires. Malines ces ptites bêtes...
Idem le lendemain et surlendemain, je vois que mon leurre souple a été repéré et mémorisé. Le spinner-bait ne donne rien non plus.
N'ayant aucun autre leurre à disposition, je décide de changer de stratégie.
Je vais tenter "au vif en laisse". Le montage est on ne peut plus simple : un bas de ligne, un hameçon, un vif. Et on dandine ça sur le poste souhaité.
Pour cela, je vais utiliser ma canne quiver-tip, elle est suffisamment longue (3m80) pour que je puisse déposer le vif à distance, sans me faire repérer.
1ère étape donc : prendre un vif ! Et comme souvent, c'est le plus difficile... je ne prend que des gros gardons ! (oui, la vie est dure !)
Après 3h de pêche de jolis gardons / rotengles, je n'ai toujours pas de petits poissons. Que du gros pépêre ! Et finalement, une bourriche pas vilaine du tout.
Bon, je décide de tenter quand même le coup avec un poisson d'une 100aine de grammes en vif, pour le black-bass.
Je dépose le gardon juste à coté du canoë.
La réaction est immédiate : le black-bass sort violemment de son repaire, donne un coup de nez dans le gardon, puis retourne se cacher. Puis le même manège recommence, une fois, deux fois... Puis plus rien, le black abandonne et reste planqué sous le bateau.
Je reste quelques minutes de plus, mais rien à faire.
Le surlendemain, je sors finalement un gardon que j'estime pas "trop" gros (50 / 60 grammes). Allez, ça se tente !
Je pose le vif devant le repère du black, et le même comportement agressif du poisson recommence : il sort frénétiquement de sous le bateau, nage rapidement sous le gardon, lui donne un ou deux coups de nez, et retourne se cacher. Cette fois, j'insiste. Je laisse le gardon proche du bateau, pose la canne de manière à ce que le gardon ne puisse pas aller trop loin et desserre le frein.
Et ... la patience finit par payer : après 20 minutes d'attente, je vois le gardon qui s'emballe, passe sous la barque.... et le frein se mets à chanter !
Je resserre le frein (tout doux... je suis en 16 centièmes bas de ligne ! ), prend la canne, ferrage... il y est ! Le poisson me prend facilement 40 mètres de fil sur le rush ! Bon, il se peut que mon frein ai été assez light ... je ne voulais pas le louper celui-là !
Le combat est court mais intense : des sauts en veux-tu en voila, des tentatives de fuites sous les bateaux ou vers les branches proches, etc.... Un plaisir !
Et finalement, la récompense : un joli poisson de 41 centimètres.
Il n'est pas énorme, comparé aux poissons que j'ai pu prendre précédemment, en Seine ou en carpodrome... mais qu'est-ce qu'il me fait plaisir !!
Bon, c'est pas tout ça, mais il ne reste que 2 jours avant le départ. Déjà....
Je décide de faire une petite pêche à l'anglaise, à la graine, pour prendre un maximum de rotengles. Eventuellement des carassins, s'ils veulent bien montrer le bout de leurs nez !
Ce sera à courte distance, une dizaine de mètre, pour être plus rapide.
Matériel :
- waggler 3BB
- Tous les plombs regroupés sous le waggler : seulement 3 numéros 8 sur la ligne.
- Bas de ligne en 14/100, hameçon 16.
Je vous ai dit comme les carpes étaient longues à venir sur l'amorçage ici ? Et bien cette fois, alors que pour une fois je cherchais les gardons... au 1er lancer, paf, une carpe. Elle me prends au moins 40 mètres de fil et finit par tout casser.
Je remonte un bas de ligne en 16 (je ne peux pas plus, le corps de ligne est en 17).
Et cette fois, pendant toute la matinée, j'alternerai gardons, rotengles, chats, petites brèmes, carpeaux et carassins ! Quelques casses de temps en temps, sur des poissons trop gros pour l'anglaise...
En milieu de pêche, une petite pause ravitaillement avec saucissons et fromages du coin... miam !
Faut pas se tromper : ne pas fronder le saucisson et ne pas manger de noix-tigré !
Au final, la plus belle bourriche du séjour, estimée à plus de 30 kilos, le tout sur une matinée. Ca fait bien plaisir tout ça !
Allez, il déjà est temps de rentrer et de rejoindre Paris... D'ailleurs, comme pour indiquer qu'il est temps de partir, le brouillard tombe lourdement sur la région, le matin du départ.
Pour me remonter le moral, je me dis que mes prochains poissons seront surement plus longs... et avec quelques moustaches ...
Bientôt la canne qui va plier !