Australie : le bout du monde ! (1)
Par Gollum | Le 31/10/2015Saison morne pour la plupart des gens : tout le monde est rentré de vacances, les températures baissent, l'humidité augmente.
Du coup, niveau matériel, j'ai pris du tout petit et tout léger :
- une canne de voyage ultra-light (puissance 1/8gr),
- un petit moulinet (stradic 1000)
- une tresse en 8/100
Nous en profitons pour visiter un peu les alentours (et pour dormir un peu ... 34 heures de transport porte à porte, ça use !).
Quelques minutes plus tard, un ranger passe pour nous informer que la pêche est interdite ici et qu'un emplacement est réservé aux pêcheurs quelques kilomètres plus loin... pfff. Je range tout, dommage.
Kangaroo Island
L'hôtel est situé juste à coté d'une jetée... on ne peut pas rêver mieux !
J'avais lu avant de venir que cette île était le "paradis du pêcheur" et qu'on y pouvait y attraper des dizaines d'espèces de poissons différentes, et de toutes les tailles. En réalité, tous les locaux que j'ai vu pêchent le calamar et en sorte en moyenne 3 ou 4 par heure apparemment.
Je n'avais rien pour le calamar ; je commence aux leurres souples. Les rafales de vent ne facilite par la détection des touches !
Après beaucoup de changements de leurres ou d'animation, je finis quand même par trouver une combinaison qui marche, bien que pas du tout conventionnel : un petit poisson-nageur assez plongeant et un leurre souple minuscule devant. Les 2 poissons se sont piqués sur le leurre souple de tête.
Il s'agit de 2 petits Salmon Trout comme ils les appellent ici. Rien à voir ni avec la truite, ni avec le saumon pourtant...
On change du tout au tout : cette fois, le climat est tropical ! Un petit 25 degrés la nuit (brrr !) et un bon 30 à 32 degrés le jour.
Mes premières pêches seront dans les rochers qui bordent la plage : niveau technique, je suis dans les choux ! Beaucoup de vent, canne trop petite pour lancer au delà des premiers rochers...
Il semblerait que les locaux ne pêchent ces zones qu'avec des vifs, des crevettes ou des morceaux de poissons (façon surfcasting). Ou alors avec des gros poissons nageurs (20 centimètres minimum).
Le coin me semble déjà beaucoup plus abordable techniquement avec une canne ultra-light. Il s'agit d'un chenal de 3 à 4 mètres de fond et de 40 mètres de large environ. J'y ai vu régulièrement quelques grosses chasses en bordure ... mais impossible de faire mordre quoique ce soit ! Tous mes leurres y sont passés.
Jetée principale de Cairns
Le règlement est draconien : pêche autorisée uniquement sur une centaine de mètres, uniquement côté mer, et de 7h à 19h.
Après quelques lancers, je pique mes premiers poissons : 3 petites carangues, très énergiques !
J'ai également pas mal de touches ratées : je sens bien que les poissons suivent le leurres mais ... je ferre souvent dans le vide.
Les touchent finissent par ralentir et je tente alors ce qui avait fonctionné à Kangaroo island : un petit poisson-nageur et un leurre souple. Au 3ème lancer, alors que j'étais en train de sortir ma ligne de l'eau ... un poisson arrive de sous la jetée, saute et choppe le leurre souple au vol !
Un combat tout en sauts et rushs rapides, très sympa sur un matériel ultra-light !
C'est un Wolf Herring (littéralement hareng-loup), aux dents impressionnantes.
Je commence à longer les bordures et là, c'est festival : tous les 5 mètres, il y a un specimen identique qui attaque ! J'en raterai une bonne dizaine ! Pour en sortir quand même 3. Puis sur un dernier lancer, j'en vois 2 qui attaquent simultanément ... et les 2 se piquent. C'est la casse immédiate, zut.
Je remonte une ligne du même acabit, mais c'était le seul tout petit cranckbait bien plongeant que j'avais ... du coup, plus rien ne bouge désormais.
Tant pis, c'est déjà pas mal après ces jours de disette !
Bras mort, à Trinity beach
Un tout petit bras mort d'eau salé longe notre hôtel et se perds ensuite dans une sorte de mangrove. Ca se tente !
Avant même de commencer, je repère le long du bord plein de Poisson grenouille, qui sont sur le sable, en dehors de l'eau ! Ils ont la particularité de pouvoir respirer de l'eau par leur peau, comme les grenouilles. Et accessoirement, ils se déplacent comme des sauterelles, par bond ! Très marrant à voir.
Je commence ma pêcher avec un petit shad de 2" sur ma plus petite tête plombée : 0.6 gramme. Vu le gabarit (15 mètres au plus large et une profondeur de 20cm à 2m environ), il va falloir être discret.
La pêche est bien difficile : je vois beaucoup de poissons, en bordure ou passant en surface, mais très très peu de touches. J'ai même pu apercevoir en surface le "fameux" Barramundi, poisson privilégié des australiens sur tous les plans : difficile à piquer, combat au top et succulent à manger. Sa taille moyenne est de 60/70 cm mais les plus gros peuvent atteindre 1m50.
Je finis quand même par sortir mon épingle du jeu en variant les techniques.
En ramenant en linéaire et juste sous la surface, je pique 2 baby tarpon, qui se battent comme des beaux diables !
En dandinant le leurre en vertical, le long des racines, je sors 2 poissons inconnus, peut-être des mouth almighty, ou du moins une espèce proche.
Enfin, à vue le long du bord, je ferre 2 Spangled gudgeon, des poissons petits mais trapus et costaud en combat ! Du moins sur du matériel light.
J'ai également piqué un gros qui est sorti directement de sous une pierre, a pris le leurre et a foncé directement dans les racines de la berge d'en face, après m'avoir sorti 20 mètres de fil instantanément… impossible à arrêter, dommage.
Cela dit, dans des petits bras mort comme celui-ci, il faut toujours rester attentif : attention aux crocos !
Pour terminer cette première partie sur une note exotique, voici le genre de bestioles qui sont ici monnaie courante : des chauves-souris géantes (appelées Flying foxes - les renard volants), de 1,4 à 1,8 mètre d'envergure.
Elles se regroupent par dizaines de milliers. Le spectacle est très très impressionant.
Surtout le soir, quand l'ensemble du "troupeau" décolle ...
La suite dans la prochaine partie !
A venir : des dizaines d'espèces de poissons inconnues en France, des sorties en mer, du gros, et du frein qui crisse !
A bientôt.