Après la crue, les moustachus
Par Gollum | Le 24/07/201618 juillet 2016
Ca y est, la crue est enfin terminée et le débit s'est stabilisé depuis une dizaine de jour. La bonne saison commence enfin !
Je profite d'une pêche un peu à l'arrache pour tester un bricolage maison sensé remplacer les tulipes (pour les non-pêcheurs au coup : il s'agit du petit embout en téflon à placer en bout de scion pour faciliter la glisse de l'élastique ; inexistant dans les tailles nécessaires pour le silure). J'ai utilisé des bandes de télfon (rayon plomberie) que j'ai collé au bout de mon dernier élément de canne.
Pas sur que ça résiste bien dans le temps, on verra ...
Du coup, j'en profite aussi pour changer mon traditionnel élastique creux 3.8mm doublé / tressé pour un 5mm plein doublé (et non tressé, pour améliorer la glisse).
Le poste est assez calme (pour la Seine) et profond (jusqu'à 5 mètres). Pas mal d'obstacles sont présents au bord, il faut brider sévère ! Typiquement le profil où une grande canne est supérieure à un lancer lourd mais (trop) court.
Au niveau stratégie, je commence au flotteur, avec un agrainage de frolic que je vais essayer de faire encore plus soutenu que d'habitude : 1 à 2 frolics, 2 fois par coulée. Quasiment non-stop.
La ligne est également plus légère que d'habitude car je soupçonne des poissons tatillons. Ce sera un flotteur de 4 grammes, plombé à 2.5gr, et avec 1 mètre de bas de ligne. Petite astuce au passage : je ne passe plus le fil dans le flotteur. C'est ainsi complètement désolidarisé de la ligne pendant le combat. Pas de probleme de frottement avec le (gros) corps de ligne, pas de risque de casse du flotteur, changement de taille possible pendant la pêche ... que du bon !
Le début de pêche est calme : rien ne bouge.
C'est après 45 minutes de pêche que je pique un premier poisson : 1m24.
1er constat : l'élastique est beaucoup plus "violent" et n'amortit pas du tout les coups de tête du poisson ! Il va falloir avoir un peu de doigté, voire même (j'ose), de la délicatesse pendant les combats, pour éviter casse de canne ou décroche. En revanche, sur les rush, c'est l'inverse : plus de puissance et donc un meilleur contrôle du poisson. Mais les bras prennent cher du coup ... on ne peut pas tout avoir.
Je remets la ligne à l'eau, cette fois avec des frolics. Les poissons semblent bien installés : j'ai une touche dès la 1ère coulée.
Le combat est puissant et j'ai bien du mal à arrêter un rush qui semble inexorable ... à tel point que je ne peux pas l'empêcher de passer derrière un pilier en béton.
Puis le poisson s'arrête. Plus rien ne bouge. Ni lui (ouf), ni moi. Je me garde bien de tenter quoi que ce soit, sous peine d'augmenter les frottements de la tresse contre le béton. Je me contente de laisser la tension du fil à son maximum pour forcer le poisson à revenir.
5, peut-être 10 (longues) minutes passent ... et miracle, je sens que le poisson bouge un peu ... et se remets dans l'axe du combat, ouf ! Puis, il décide de passer sous la berge ... Canne à la verticale, tension vers le large : pas bien orthodoxe et pas pratique du tout mais ça marche.
Il repart en plein eau, le plus dur est fait ! Quelques minutes de combat plus tard, je peux bientôt admirer un magnifique silure, qui atteint tout juste la barre des 2 mètres !
Yes, je suis aux anges !
Bizarrement, ce poisson me semble bien maigrichon.. Peut-être une femelle post-fraie ? Un autre hameçon (pas le mien ...) était piqué au coin de la gueule ; ça semblait récent.
Pendant le combat, j'ai - autant que possible - continuer à amorcer le poste, pour tenter de maintenir une certaine activité sur le poste.
Je change le bas de ligne (bien abimé ...) et c'est reparti. D'ailleurs, je n'ai pas le temps de souffler : à peine la ligne la ligne à l'eau, c'est la touche : un petit 1m09 rejoint la terre ferme. Il est rond comme un oeuf, gavé de frolic et pellets ....
5 minutes après, re-rebelotte, un poisson d'1m21.
Après 1h de variation de fond ou de distance de pêche -sans succès-, je change de technique et passe en plombée et sac soluble.
30 minutes après, la canne tremblotte et puis plonge brutalement : c'est reparti ! C'est cette fois un poisson de 1m69 qui rejoint l'épuisette, après un très joli combat.
Contrairement à mon habitude, je continue l'agrainage en plus de l'amorçage au sac soluble, afin de maintenir autant que possible un maximum d'activité sur le poste. Tant pis si ça fait décoller les poissons, le principal est de les maintenir sur le poste, avec le maximum de compétition alimentaire possible.
Et ça semble fonctionner : dès que je repose une ligne avec sac soluble, j'ai une touche systématiquement dans les 30 secondes ! J'en rate un paquet mais ça reste reste très encourageant. Les passants ouvrent des yeux ronds : j'enchaine les touches de silures comme des gardons.
Je continue avec 2 autres poissons de 1m21 et 1m34.
Arg, dernier sac soluble : je suis venu à bout des 4 ou 5 kilos de frolics/pellets que j'avais.
Cette dernière tentative est payante : je touche un poid lourd !
Du très gros et malgré tout bien nerveux, qui part en rush fond de canne, revient à toute vitesse et essaye tout ce qu'il peut ! Il part dans tous les sens, l'élastique est tendu à bloc.
Après 10 minutes de ce petit jeu, il fonce le long du bord et ... réussi à se caler dans une grosse branche. C'est fini, dommage ...
Au final, une session de rêve : 7 poissons sortis en moins de 4h de pêche, dont 1 qui atteint les 2m !
21 juillet
Changement de poste : un beau courant, bien large et relativement dégagé au fond, au courant uniforme et avec 4 mètres de fond partout. Pas de pente, pas d'obstacle, rien.
Si je me base sur les années précédentes, on y trouve en général assez peu de poissons ... mais ils sont toujours gros !
Par contre ... j'ai un bateau à ma gauche, un autre à ma droite. Une douzaine de mètres de large. Le combat va être chhaauudd.
Objectif : un poisson ou un capot.
Je pars sur la technique la plus "sûre" : plombée et sac soluble.
Durant les 30 premières minutes, j'ai les preuves qu'un poisson est sur le poste : un passage dans le fil puis une tirée discrète sur la ligne me font redoubler d'attention.
Mais plus rien ne bouge pendant plus d'une heure, malgré des réamorçage réguliers ...
22h, je vais bientôt plier, tant pis. Je tente le tout pour le tout et j'essaye de réveiller le (les ?) poissons par un agrainage continu.
Est-ce le bruit ou la chute non-stop de pellets ? Après à peine 10 minutes de ce petit jeu, je sens déjà des passages dans le fil.
Et enfin, c'est la touche ! Le rush est énorme ! Passage en force sur le bateau garé à ma droite. Je suis obligé de bloquer autant que possible.... 2 minutes de tension max, avec le fil qui frôle le bateau. Ouf, il revient doucement !
Après 15 minutes de combat, puis une ballade sur le bateau, canne à la main, pour accéder à la mise à l'eau située un peu plus loin : c'est gagné. Voici un magnifique poisson d'1m93, bien muclé. Génial !
Très bonne découverte technique ce soir : même sur une pêche de fond, avec des poissons sur le poste, et avec pas mal d'amorce déjà présente, un agrainage peut faire toute la différence en réveillant des poissons apthatiques. A re-tester très vite !
26 juillet
Même poste, même technique. Cette fois, avec agrainage constant sur ma plombée / sac soluble.
Après 10 minutes, 1er gratouillis dans la canne. Ferrage raté. Je remets et 5 minutes après, c'est au bout ! Un honorable 1m55 vient prendre la pose.
J'hésite à plier tout de suite ou à tenter la suite ... vu le poste, c'est risqué. D'autant que le combat a eu lieu sur place, au dessus de l'amorçage.
Allez tant pis, j'ai trop envie de continuer, je tente.
1h30 après, pas la moindre touche en vue, plus aucun signe d'activité, rien. Je m'apprête à plier ... et paf, la grosse touche ! Et paf, le ferrage dans le vide ... Grrr !
Cette fois, c'est vraiment la fin. Dommage de terminer comme ça ...